Ici nous ne traiterons pas de la reproduction des benêts, mais bel et bien, de celle des champignons précieux que sont les truffes, Tuber melanosporum ou truffe noire ou encore truffe du Périgord. Une équipe de chercheurs italiens vient en effet de découvrir que la truffe se reproduit sexuellement.
Cette étude, sur les truffes, vise à comprendre les modes de croissance et de développement du champignon et à apprendre comment cultiver de vraies truffes.
Comme bon nombre de champignons, on a, jusqu'à maintenant, pensé que la truffe s'auto-reproduisait. C'est-à-dire qu'elle était capable de se fertiliser elle-même grâce à sa production de spores. Pourtant des exemples de croisements entre différentes souches de truffes avaient déjà été observés, notamment dans des plantations avec des croisements entre souches artificielles et souches naturelles.
L'étude du Paolocci du National Research Council's Plant Genetics Institute à Perugia en Italie, se base sur l'analyse génétique de truffes. Cette étude montre non seulement que les truffes échangent leurs gènes avec d'autres individus lors de leur reproduction, mais aussi les interactions qui se produisent entre le champignon et son hôte. Il est bien connu que la truffe, qui est en fait une fructification du champignon, pousse de manière préférentielle au pied de certains types d'arbres comme le chêne. Cette fructification semble une conséquence de la symbiose du champignon et de l'arbre. Les interactions entre les deux partenaires stimulent la production de protéines et déclenchent ainsi la fructification.
L'interaction champignon/arbre a été mise en évidence grâce à l'observation d'un gène du champignon qui ne s'exprime qu'en présence d'un arbre hôte. Cependant, la majorité des processus, qui entre en jeu lors de cette symbiose, reste encore inconnue. La véritable truffe d'élevage est encore bien loin.
Cette étude est encore une leçon à méditer pour ceux qui pensent que le darwinisme (ou les lois de la nature) peuvent se résumer à la loi du plus fort. La symbiose est une réalité tout aussi puissante.
Source: New Phytologist (Octobre 2010)
Image: Wikicommon